Absence : n.f. Fait de ne pas être présent


Le Métro créé un mode de relation aléatoire et fugitif qui manifeste une condition partagée : Une activité rituelle, synonyme de récurrence sans surprise (sauf accident).
Les usagers, limités dans un rassemblement ordonné, ne manient que du temps et de l’espace dans une altérité immédiate qui fuit sans fin. La fréquentation imposée de ce réseau public gigantesque est une activité solitaire et collective à la fois. Les parcours s’enchevêtrent dans l’urgence de la vie quotidienne. Au moment où notre histoire nous rattrape, celle des autres disparaît : Chacun voyage à la rencontre de sa propre histoire.
Plongés dans le silence, les passagers s’appliquent à ne pas rater leur station tout en ignorant leur entourage. Leurs visages, souvent imperturbables à nos yeux de témoins, cachent les indices de leurs désirs, illusions, accaparés qu’ils semblent être par le souci de résoudre leurs problèmes.
Selon l’ethnologue Marc Augé, le métro espace-temps surcodé, serait la collectivité sans la fête et la solitude endormie sans l’isolement.